Rétrospective 2020 : Les temps forts de la bio qu’il ne fallait pas manquer

Acquisitions, nominations, ouvertures de magasins, interviews, campagnes de communication… L’année 2020 a été très riche en actualités pour l’univers de la bio, qu’il s’agisse des industriels ou des distributeurs. Nous vous proposons une rétrospective de cette période exceptionnelle, avec quelques unes des actualités les plus marquantes de 2020 du secteur de la bio.
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Sommaire :
DISTRIBUTION
industrie
[RÉSULTATS] En 2019, Biocoop assoit sa position de leader de la distribution bio spécialisée

Article publié le 20 septembre 2020
L’enseigne numéro une de la bio spécialisée en France a publié son rapport d’activité pour l’année 2019. Elle dévoile ainsi un chiffre d’affaires en progression de 14,7%, soit 1,38 milliard d’euros de ventes réalisées par son réseau de magasins. Pour rappel, en 2018, Biocoop avait réalisé 1,21 milliard d’euros de chiffre d’affaires et comptait 560 points de vente, contre plus de 623 magasins au 1er janvier 2020.
Il n’est donc pas à exclure qu’une partie de la croissance de l’entreprise soit liée à un effet mécanique relatif aux ouvertures de magasins. Pour l’entreprise, l’un des éléments qui tire sa fréquentation à la hausse relève notamment de sa politique sur le vrac et l’origine des produits qu’elle commercialise : « avec plus de 370 produits proposés sans emballage ou en grands conditionnements : de l’épicerie bien sûr, mais également du vin, de l’huile, du miel, des produits d’entretien et de la lessive. Autre critère fort, l’origine des produits : 80 % des références sont d’origine France ; 15 % des produits vendus dans les magasins proviennent d’un rayon de 150 kilomètres ».
Aujourd’hui, plus de 6 600 produits composent l’offre Biocoop, tous 100% bio, sélectionnés pour leur qualité et ne voyageant jamais par avion pour limiter au maximum leur empreinte carbone. Les produits alimentaires, qui représentent 80 % des ventes de l’enseigne sont sans OGM, de saison, souvent locaux (15% de l’offre) et se veulent le reflet de la diversité des terroirs français.
Maintenir sa part de marché grâce aux prix, à la vente en ligne et à la transparence
Dans les années à venir, pour continuer à être influent, Biocoop entend maintenir sa part de marché autour de 13 %. « De nouveaux enjeux émergent, qu’il convient de relever sans perdre notre âme et notre niveau d’exigence », indique dans le rapport Pierrick De Ronne, président de Biocoop. « Des acteurs très divers se positionnent aujourd’hui sur ce marché porteur de la bio, vu comme une simple opportunité de business. Cela nous oblige à améliorer nos pratiques de commerçant, à sortir d’un discours axé sur les valeurs, moins audible désormais, à maintenir notre dynamique collective, à investir encore et encore dans le développement de nouvelles filières de production. Et aussi à exiger de notre réseau des résultats tangibles quant à notre empreinte carbone. Nous allons impulser des actions plus visibles sur la question du réchauffement climatique ».
Très concrètement, l’enseigne mise sur les prix, la vente en ligne, et une transparence renforcée. Elle a par exemple instauré des prix maximum autorisés (PMA), impliquant un engagement sur des prix maximum apposés sur une gamme de produits identifiés. « Cela s’est traduit par une baisse des tarifs dans de nombreux magasins et un alignement par rapport à la concurrence. Les efforts de réduction de marge sont partagés entre les fournisseurs, la coopérative et les magasins », précise la coopérative. Par ailleurs, Biocoop a lancé, au mois de février dernier, un site de click & collect sous le nom bio.coop, dont le déploiement à l’ensemble du réseau devrait être effectif d’ici à 2025. Si l’enseigne permet ainsi aux consommateurs de commander en ligne, elle y voit d’abord un complément à la vente physique : le conseil et l’accueil sont des forces que l’enseigne continuera à valoriser.
Une marque propre repensée
En 2019, Biocoop a travaillé à la définition de sa nouvelle marque distributeur, sobrement nommée Biocoop. Cette année, elle est appelée à remplacer les anciens produits commercialisées sous la marque « Ensemble », et génériques. Le distributeur entend ainsi se différencier encore des autres enseignes, en proposant aux consommateurs des produits exclusifs, porteurs des engagements historiques et qui se font le porte-étendard de ses valeurs.
Dans sa volonté d’apporter plus de transparence à ses clients, Biocoop a par ailleurs choisi d’afficher sur le packaging des produits des informations telles que l’origine de la matière première principale, le lieu de fabrication et le travail des paysan.nn.e.s associé.e.s. Plus de 1 500 produits seront ainsi progressivement référencés aux couleurs de Biocoop. Son ambition est claire : augmenter la part du chiffre d’affaires des produits à marque propre de 20% en 2020, à 36% en 2025.
[ACQUISITION] Carrefour met la main sur Bio C’ Bon

Article publié le 05 novembre 2020
Le point d’orgue d’une bataille qui aura duré plusieurs mois, et le début d’une nouvelle ère pour la bio spécialisée en France. Lundi 2 novembre, le tribunal de commerce de Paris, a décidé de confier l’avenir de Bio C’ Bon au groupe Carrefour, plutôt qu’à la coopérative Biocoop, à la famille Zouari ou même à Naturalia, qui avait jeté l’éponge quelques jours avant l’échéance, pour redéposer une offre de dernière minute portant sur une poignée de points de vente Bio C’ Bon.
Le tribunal semble donc avoir favorisé l’offre la mieux-disante, Carrefour ayant en effet proposé un prix de cession de 60 millions d’euros – revalorisé de 20 millions d’euros par rapport à la première offre qu’avait déposé le groupe -, et environ 40 millions d’investissements supplémentaires, soit au total, 100 millions d’euros. Mais aussi la garantie de sauver les quelque 1 000 salariés du distributeur spécialisé, et probablement, d’absorber une partie du passif de Bio C’ Bon qui s’élèverait à près de 200 millions d’euros.
Soumise à l’examen de l’Autorité de la Concurrence dans les prochaines semaines, cette opération a fait l’objet d’une dérogation à l’effet suspensif du contrôle des concentrations. En attendant, les autres candidats à la reprise de Bio C’ Bon voient s’évaporer leur aspiration à reprendre le très convoité distributeur bio, même si de manière unanime, ils ont su faire preuve de fair play à l’annonce de la décision du tribunal de commerce.
Biocoop et la famille Zouari : des messages à l’adresse des équipes de Bio C’ Bon
Si la déception est presque palpable relativement à l’énergie déployée par le président de Biocoop dans cette affaire, Pierrick De Ronne, a néanmoins eu une pensée pour les salariés de l’entreprise. « Nous sommes déçus mais nous y avons cru jusqu’au dernier moment, et n’avons aucun regret, car nous sommes allés au bout de notre proposition », confie le président de Biocoop. « L’offre de Carrefour préservait de nombreux emplois, c’est important, et je leur souhaite plein de belles choses ».
Le numéro un de la bio spécialisée en France, qui convoitait 72 points de vente à Paris pour les transformer en enseignes Biocoop, a néanmoins promis de mettre en place des outils pour accélérer le déploiement de sa présence dans la Capitale, tout en restant attaché à ce qui a fait sa réussite jusqu’à présent. « Biocoop va continuer à défendre son modèle, à jouer son rôle de garde-fou pour une bio porteuse de valeurs et qui a du sens », fait valoir Pierrick De Ronne.
Du côté de la famille Zouari, qui était entrée en négociations exclusives avec Bio C’ Bon dès le mois de juin 2020 avant de voir l’entreprise faire l’objet d’une procédure de cession auprès du tribunal de commerce, la déconvenue a également dû être de taille. Dans un communiqué, le couple Zouari a annoncé « prendre acte de la décision » du tribunal de commerce de Paris, et a également salué la protection des emplois : « Elle (la famille Zouari, ndlr) souhaite de tout cœur que s’ouvre avec elle une nouvelle étape de l’histoire de Bio C’ Bon, d’abord pour ses salariés, en permettant de préserver le plus grand nombre d’emplois, puis en impulsant une nouvelle dynamique de développement pour le Groupe. Elle adresse tous ses vœux de succès et de réussite aux équipes de Carrefour et de Bio c’ Bon dans la mise en œuvre de ce projet ».
Pressenti par le couple Zouari pour prendre la direction générale de Bio C’ Bon en cas de victoire, Gilles Piquet-Pellorce a également congratulé Carrefour dans un post publié sur son compte LinkedIn : « Félicitations aux équipes de Carrefour et So.bio qui sont désormais en charge du redressement de cette belle enseigne. Ce fut une très intense période aux côtés du groupe Zouari. Elle a été riche d’enseignements sur les changements qui s’opèrent et sur les défis qui seront à relever par tous les acteurs de ce secteur ».
Le PDG de Carrefour prend publiquement l’initiative de la parole
La victoire de Carrefour au Tribunal de Commerce, c’est le PDG du groupe en personne, Alexandre Bompard, qui en a fait l’annonce, via un post sur Twitter. Dans une lettre adressée aux collaborateurs de Bio C’ Bon, il a notamment indiqué : « Aujourd’hui, vous rejoignez un magnifique projet auquel j’attache une importance tout particulière : celui de rendre la bio accessible à tous, tous les jours – une ambition immense, qui participe de la raison d’être de notre Groupe : être le leader de la transition alimentaire pour tous, c’est-à-dire d’une alimentation de qualité, saine et respectueuse de l’environnement ».
Très mobilisé sur le sujet, Alexandre Bompard – qui compte parmi ses faits d’armes le rachat de Darty par la Fnac en 2016, alors qu’il était PDG de cette dernière -, a par ailleurs conditionné la réussite de cette reprise à l’implication collective des salariés de Bio C’ Bon, ainsi qu’à leur coopération dans les décisions qui seront prises pour relancer l’entreprise. « La réussite de notre projet en commun repose naturellement sur vous, votre soutien, votre énergie et votre compréhension des nécessaires changements que nous allons opérer ensemble. Aux yeux de nos clients, elle passera au quotidien par votre accueil souriant, votre écoute, et vos conseils en magasins, afin de construire une relation durable et de confiance avec les consommateurs. »
Complémentarité de Bio C’ Bon avec So.bio
Comme l’a indiqué le PDG de Carrefour dans sa lettre envoyée aux employés de Bio C’ Bon : « Aujourd’hui, notre ambition est de conserver le réseau, l’enseigne, les équipes, les convictions de Bio C’ Bon et de combiner ces valeurs à celles de So.bio, qui sont compatibles et complémentaires ». Carrefour veut positionner Bio C’ Bon comme l’enseigne des magasins bio, urbains, premium, de moyen format. Quant à son autre enseigne spécialisée, dont le groupe est propriétaire depuis 2019, So.bio, elle sera celle des magasins de périphérie, avec des surfaces de vente de plus grande taille.
Grâce à l’acquisition de Bio C’ Bon, Carrefour va pouvoir donner un vrai coup d’accélérateur à son développement dans les villes. En un seul coup, le groupe vient de mettre la main sur 107 points de vente, dont une grande partie est installée à Paris, mais a fait l’impasse sur quelques uns dont les loyers étaient trop élevés. A titre d’exemple, selon nos informations, l’un des magasins de l’enseigne installé à Paris paierait un peu plus d’un demi million d’euros de loyer, ce qui laisse pour le moins songeur sur le volume de denrées qu’il faut vendre pour atteindre le seuil de rentabilité du magasin, dont le calcul rappelons-le, repose sur la prise en compte de nombreux autres postes de dépenses.
Carrefour en avait d’ailleurs pris son parti, et dans son premier projet de reprise remis au tribunal, indiquait que les points de ventes souffrant de loyers trop élevés seraient progressivement transformés en Carrefour City. Reste toutefois que cette option devrait être très minoritaire dans les aménagements prévus par le groupe de grande distribution.
Des synergies à venir avec So.bio
Carrefour a donc prévu d’intégrer le distributeur nouvellement acquis à So.bio. Si la nature des relations à venir entre So.bio et Bio C’ Bon est encore floue, quelques éléments ont été dévoilés par le groupe dans son projet de reprise qu’il a remis au tribunal. Ainsi, Carrefour envisagerait de mettre en place des synergies entre BCB et So.bio, prioritairement sur les achats marchands, la négociation des actifs, sur l’évolution des outils informatiques, sur l’activité de l’e-commerce et la recherche d’emplacements commerciaux.
De ces actions, Carrefour veut établir un réseau de magasins reposant sur une offre de produits et de marques distinctes de celle de la GMS, sur un assortiment de produits régionaux et locaux, « signes de l’ancrage de nos magasins et de nos collaborateurs dans leur territoire », le tout, « sur des prix justes et abordables permettant au plus grand nombre de consommer des produits bio ».
Pour piloter l’ensemble du projet, Alexandre Bompard a choisi Benoît Soury, actuel directeur du marché bio au sein du groupe, et Thierry Castillo, le directeur général de So.bio. Benoît Soury est un atout-clé pour Carrefour en raison des multiples réalisations qu’il a déjà mené chez le distributeur, mais aussi pour son évolution dans l’univers de la bio depuis plus de 25 ans. Passé chez Distriborg avant les années 2000, il dispose de réelles connaissance sur la distribution bio spécialisée grâce à ses quelque 15 années passées à la tête de La Vie Claire, le numéro deux de la bio spécialisée en France.
Vers un empire du bio chez Carrefour ?
Bien plus qu’un coup gagnant, l’acquisition de Bio C’ Bon permet à Carrefour d’étendre son emprise sur le bio en France. A l’échelle du groupe, le bio représentait en 2019 un chiffre d’affaires de 2,3 milliards d’euros, et en France, il était en croissance de 22% – hors So.bio – sur la même période. D’ici 2022, le distributeur s’est fixé comme objectif de générer 4,8 milliards d’euros de revenus grâce au bio.
Les axes de développement de l’entreprise sur le sujet sont multiples : d’abord, elle possède des marques propres fortes distribuées dans tous ses formats de magasins : proxi, hyper, supermarchés et sur son site marchand. Elle veut ainsi commercialiser d’ici la fin de l’année plus de 1 000 produits biologiques sous ses marques propres de Carrefour, essentiellement sous la marque Carrefour Bio, mais aussi Carrefour Baby en bio, ou encore Nectar of Bio pour les cosmétiques.
Ensuite, elle mise sur ses points de vente sous enseigne « Carrefour Bio », dont le nombre a doublé entre 2018 et 2019 pour atteindre 33 magasins à la fin 2019. Et si Carrefour va continuer de développer le bio au sein de son activité GMS, le groupe est désormais à un tournant de son histoire avec la bio grâce à Bio C’ Bon
Déjà dans le top 5 français des spécialistes de la bio
Les velléités de développement de Carrefour sur la bio spécialisée ne datent pas d’hier. En 2016, l’entreprise s’était offerte le pure player Greenweez, dont le chiffre d’affaires atteint près de 43,5 millions d’euros en 2019. Puis So.bio en avril 2019, qui revendique un réseau de 24 magasins spécialisés à ce jour, vise les 60 millions d’euros de ventes pour 2020, et une croissance de 40%.
Dernièrement, à la mi-octobre, Carrefour a racheté la petite enseigne du sud-ouest Bioazur, dont le réseau de 5 magasins présente la particularité d’une implantation complémentaire à celle de So.bio. Un rapide calcul consistant à cumuler le chiffre d’affaires de ces différentes entités, et en intégrant les quelque 150 millions d’euros de ventes générées par Bio C’ Bon en 2018 – dernier CA connu -, situerait le chiffre d’affaires total généré par ces quatre spécialistes entre 250 et 300 millions d’euros.
Autrement dit, de manière hypothétique, si le pôle des spécialistes bio chez Carrefour était une enseigne, elle figurerait déjà dans le top 5 des enseignes bio spécialisées en France, Biocoop, La Vie Claire et Naturalia, composant le trio de tête de ce classement. Peu à peu, Carrefour tisse sa toile sur la bio spécialisée, et dispose désormais d’un atout clé pour s’imposer face aux enseignes bien établies en centre-ville, telles que Naturalia ou La Vie Claire. C’est une nouvelle page qui s’ouvre pour Carrefour et la bio d’une part, Bio C’ Bon d’autre part, mais aussi l’aune d’une nouvelle ère pour le monde des distributeurs bio spécialisées.
[RÉSULTATS] Naturalia signe une année 2019 en hausse, et renforce ses engagements

Un premier bilan des nouveaux concepts de magasins
La montée en puissance du digital
Développement de la marque propre et arrivée des « Essentiels »
Renforcer ses engagements
[RÉSULTATS] La Vie Claire maintient un bon rythme de progression

[INTERVIEW] Benoît Soury, directeur marché bio : Etat des lieux de la bio chez Carrefour

Interview publiée le 28 mai 2020
Acteur majeur de la distribution de produits biologiques en France, Carrefour ambitionne d’ici deux ans, de générer 4,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires grâce au bio, à l’échelle du groupe. Face à la crise sanitaire, l’entreprise a vu son activité sur le bio progresser encore plus vite qu’à l’accoutumée. Benoît Soury, le directeur Marché Bio chez Carrefour, en charge du développement du bio pour l’entreprise, a accepté de nous expliquer comment le groupe a traversé la tempête, et avec quels résultats. Marques propres, réseau de magasins spécialisés, développement des filières… il nous en dit (aussi) un peu plus sur les objectifs de l’enteprise pour la suite de l’année 2020. Interview.
Comment s’est comportée l’activité de Carrefour sur le bio au cours du premier trimestre de 2020 ?
Cette croissance à l’échelle du groupe est-elle similaire en France ?
Quel impact la période de confinement a-t-elle eu sur l’activité du bio chez Carrefour ?
Comment expliquez-vous que le bio ait continué sa progression chez Carrefour en dépit d’un taux de rupture plus important ?
Parmi vos différents formats de magasins, quels sont ceux qui ont plus particulièrement contribué à la croissance du bio à l’échelle de l’entreprise ?
Le pure player Greenweez, dont Carrefour est propriétaire, également ?
Quels produits bio ont été les plus plébiscités ?
Qu’en est-il des ventes en vrac ?
Comment votre marque propre ‘Carrefour Bio’ s’est-elle comportée par rapport aux marques nationales ?
Avez-vous rencontré des difficultés d’approvisionnements sur vos marques propres ?
La crise sanitaire a-t-elle bousculé les différents chantiers engagés autour du bio, à commencer par l’objectif d’un millier de produits en MDD d’ici fin 2020 ?
Où en êtes-vous du développement des magasins sous enseignes Carrefour Bio et So.bio ?
D’une manière plus générale, de nombreux acteurs ont loué la capacité de résilience de l’univers de la bio pendant la crise sanitaire. Partagez-vous ce point de vue ? Et d’autre part, pensez-vous que les changements de consommation sont amenés à durer ?
Une partie des Français pourrait tout de même être financièrement impactée par cette crise…
Ouverture du premier magasin Casino 100% Bio
Les MDD Casino à l’honneur
Du pain bio cuit toute la journée et un espace de troc
Pas de déploiement plus large à court terme
Comment Intermarché intègre le bio dans sa démarche en faveur du « Mieux Manger »

Article publié le 22 octobre 2020
Relativement discrète sur ses performances en matière de bio, l’enseigne Intermarché n’en est pas moins très à l’initiative sur le sujet. Il y a déjà plus d’un an, l’entreprise a entrepris d’accélérer sa stratégie axée autour du « Mieux manger » avec le développement de produits plus responsables, s’agissant à la fois du contenu et des contenants. Cette feuille de route prévoit l’amélioration de plus de 6 500 produits de son offre MDD, d’ici 5 ans.
Elle se concentre notamment sur l’origine France des matières premières, l’amélioration des recettes (retrait des substances controversées et améliorations nutritionnelles), la diminution des emballages, le respect de l’animal, l’anti gaspillage alimentaire, le soutien au monde agricole français avec une meilleure rémunération des éleveurs, l’agriculture raisonnée (Bio, ZRP, HVE, Conversion Bio), le développement des emballages recyclables et recyclés ou encore le remplacement du plastique par du carton, lorsque cela est possible.
Dans ce cadre, la bio a toute sa place : « La bio est naturellement au cœur de notre stratégie d’enseigne pour rendre le mieux manger accessible au plus grand nombre », confie l’enseigne. « Et en tant que distributeur généraliste de la bio, l’enseigne s’adresse à deux typologies de consommateurs, les avertis et les nouveaux, qui n’ont pas les mêmes attentes. Nous construisons nos gammes pour satisfaire ces deux profils. C’est pourquoi, nous développons, chaque année, plus de 100 nouvelles références à nos marques propres ».
Le bio en croissance de 20%, 700 références de MDD bio
L’enseigne revendique une croissance supérieure à celle du marché bio en France. En effet, la hausse de ventes de produits de bio chez Intermarché se situe à 20% (CAM à P9 2020) quand le marché se situe plutôt autour de 15%. De plus, le distributeur affirme avoir gagné 0,6 point de part de marché par rapport à l’année dernière sur le périmètre englobant les hyper et supermarchés, la proxi, le drive et SDMP, pour atteindre au total et en valeur, 13,8%.
Dans l’assortiment de l’enseigne, les produits biologiques représentent 4 500 références, autrement dit 25% de l’offre nationale, dont plus de 700 références bio à marques propres. Aussi, l’enseigne revendique 30 % de son assortiment bio total comme étant régional ou local, c’est-à-dire obtenu via les centrales régionales, c’est-à-dire obtenu via les centrales régionales.
Des contrats longs avec ses partenaires
A titre d’exemple, en 2019, Intermarché a lancé sous sa marque ‘Pommette’, une gamme 100 % bio pour l’alimentation infantile, et plus récemment, des cotons bio non-blanchis. « Pour chaque nouveau projet, nous essayons de développer des partenariats, de proposer des contractualisations longues ou encore de créer des filières afin d’assurer stabilité et pérennité aux producteurs. Notre statut unique de producteur et commerçant nous y aide beaucoup. Cette intégration nous met en prise directe avec le milieu agricole », précise l’entreprise.
Pour les matières premières utilisées dans les unités de production d’Agromousquetaires, le groupe contractualise, parfois sur plusieurs années, comme c’est le cas sur la farine utilisée pour fabriquer ses pains. Il y a aussi des partenariats ou des contractualisations sur le porc, le loup de mer, le lait, certains légumes et fruits, le bœuf et la volaille. Il existe aussi un « Club Privilège PME » composé de 12 PME industrielles, qui sont partenaires y compris en bio. L’enseigne assure par ailleurs que toutes ses unités pouvant produire des produits biologiques sont certifiées bio, et sur les 700 articles biologiques sous marques propres, 160 sont issus de ses sites. Son ambition : accroître ce chiffre jusqu’à 200 rapidement.
Qui est Sylvain Ferry, le nouveau directeur général de Biocoop ?

Article publié le 05 novembre
La coopérative Biocoop a annoncé, mercredi 04 novembre, la nomination d’un nouveau directeur général : Sylvain Ferry. Ce dernier remplace Eric Bourgeois, nommé DG de l’enseigne en octobre 2019, pour une durée initialement prévue de 9 mois. Il y sera finalement resté un peu plus d’un an. « Ces douze derniers mois, sous l’impulsion d’Éric Bourgeois, la coopérative Biocoop a évolué en profondeur et est plus que jamais en capacité de nourrir et d’accompagner le projet de ses sociétaires », a précisé Biocoop dans un communiqué.
Le nouveau directeur général, Sylvain Ferry, comme Eric Bourgeois avant lui, est un pur produit de la grande distribution, et plus précisément de Carrefour. Diplômé de l’école nationale des Ingénieurs des Techniques des Industries agricoles et alimentaires (ENITIAA) de Nantes, Sylvain Ferry a passé 23 années – et 10 mois, selon sa fiche LinkedIn – au sein du groupe Carrefour, après un passage éclair chez l’industriel Doux. Arrivé en 1997 chez Carrefour, Sylvain Ferry a occupé des postes relatifs aux MDD volaille et boucherie, du frais, avant de passer directeur de marché FLS et directeur des achats de produits FLS en 2005. En 2008, il devient directeur de secteur pour les produits de grande consommation et trois ans plus tard, il prend la direction opérationnelle des hypermarchés Carrefour pour l’Île-de-France. En 2016, Sylvain Ferry prend en charge les marchandises PGC, puis devient directeur marques nationales et s’occupe de la définition et de la mise en place de stratégies de négociations européennes en alimentaire. Son dernier poste pour le distributeur est celui de directeur marque internationale alimentaire et non alimentaire. Son parcours se distingue par son caractère linéaire, et pour ainsi dire, sans fautes.
Le nouveau directeur général prendra ses fonctions chez Biocoop en début d’année 2021. Selon Biocoop, il a toujours été passionné par les sciences du vivant, l’alimentation, son impact sur la santé et l’environnement. « Son arrivée chez Biocoop constitue un véritable choix personnel en rupture avec cette première vie professionnelle. Il a choisi de quitter la grande distribution et de s’inscrire durablement dans un projet riche de sens pour lui », souligne la coopérative. Biocoop n’a pas détaillé sa feuille de route, le temps de le laisser prendre ses fonctions dans lesquelles Eric Bourgeois devrait l’accompagner. L’entreprise note néanmoins que Sylvain Ferry et le conseil d’administration, « auront cœur d’amplifier la dynamique engagée, pour permettre à Biocoop de renforcer la singularité et l’authenticité de son projet, dans l’esprit coopératif qui l’a toujours animé ».
[STRATÉGIE] La recette gagnante de Le Grand Panier Bio

Article publié le 17 décembre 2020
Une ascension discrète, mais très assurée. Le Grand Panier Bio, enseigne indépendante, à l’origine clermontoise qui a essaimé des petits un peu partout en France, s’apprête à boucler l’année 2020 sur une progression de son chiffre d’affaires de 30% à périmètre courant (18% à périmètre constant), et un chiffre d’affaires total de 26 millions d’euros.
A son actif, l’enseigne compte 19 magasins spécialisés dont deux intégrés et 17 franchisés, dont les rangs ont été gonflés de 5 nouveaux venus en 2020 en dépit du coup de frein imposé par la crise de la Covid-19. Aujourd’hui, Le Grand Panier Bio peut revendiquer un maillage très large, voir éclaté, du territoire. Elle est en effet présente dans des villes comme Toulouse, Clermont-Ferrand, Limoges, Lyon, Oléron, Noisy-le-Grand ou encore Bourg-en-Bresse.
Près de 30 magasins d’ici fin 2021
Pleinement engagé dans une extension raisonnée, et raisonnable, de magasins sous enseigne Le grand Panier Bio, son président Bertrand Pérot, s’est fixé comme objectif d’atteindre la trentaine de points de vente à fin 2021. “Notre volonté est de continuer à nous développer sous forme de franchise. Pour cela, nous avons une approche guidée par les opportunités, le profil des candidats et le feeling que l’on a avec eux, et toujours l’exigence de faire de la qualité avant du volume”. Une philosophie qui, jusqu’à présent, réussit bien à l’enseigne. Elle s’est notamment payée le luxe de figurer en deuxième place du classement 2020 du magazine Capital, portant sur les meilleures enseignes de magasins bio en France. Et ce, juste devant le leader des spécialistes bio : Biocoop. Excusez du peu.
Un concept abouti de magasins
Ce succès elle le doit à sa quête perpétuelle de la satisfaction client, qu’elle a décidé de placer au cœur de son concept. “Notre concept de magasin est l’aboutissement de 10 ans de travail, et nous continuons de le faire évoluer. Nos magasins sont beaux, très qualitatifs, et les gens s’y sentent bien, c’est important”, confie Bertrand Pérot.
Pour cet ancien golfeur professionnel qui a repris l’affaire familiale en 2006, et lancé la franchise en 2009, c’est un défi quotidien, mais il le reconnait volontiers, “la compétition, ce doit être dans mes gênes”, et utilisé dans le cadre du commerce, c’est une fibre que l’on sait très utile. Pour séduire et fidéliser ses clients, Le Grand Panier Bio revendique une dynamique commerciale forte, à coup de promos et par un recours efficient à sa carte de fidélité. L’enseigne mise aussi sur un assortiment large de produits qui, selon la taille du magasin, peut s’étendre entre 7 000 et 14 000 références.
Une marque propre de 40 références en épicerie
Aussi, l’an passé, l’entreprise a complètement remodelé son enseigne et a lancé sa marque propre : “Les délices de Clarisse”, comme un clin d’oeil au prénom de la plus jeune de ses deux filles. La marque compte déjà près de 40 références, essentiellement des produits d’épicerie, du quotidien, mais n’entend pas pour autant en faire un axe majeur de développement. Pour concevoir cette marque, la société s’est appliquée à collaborer en priorité avec des petites entreprises, qui présentent un savoir-faire artisanal. “Clarisse”, c’est aussi le nom de la mascotte de l’enseigne, dont l’avatar est utilisé sur la signalétique en magasin pour signaler les univers de produits ou encore expliquer le fonctionnement de la carte de fidélité et les avantages qu’elle procure.
Précurseur sur le drive
Convaincu qu’il faut vivre avec son temps, le président de Le Grand Panier Bio a initié cette année la refonte de la plateforme Web de l’enseigne, en mettant en avant un atout clé : ses drives. Les drives ont été mis en place il y a deux ans déjà, et sont le fruit d’un an et demi de travail. Mais ne vous y trompez pas, il ne s’agit pas d’un énième format de click-and-collect mal nommé drive, mais bel et bien d’un espace dédié à l’extérieur du magasin, adossé à une logique de picking in-store pour constituer les commandes des clients.
A l’instar de nombreux distributeurs, l’activité e-marchande de l’entreprise à travers ses drives, a connu un vrai coup d’accélérateur au cours du 1er confinement, au printemps dernier. “Nous sommes passés de 10 commandes à plus de 100 commandes par jour, il a fallu réagir et s’adapter très vite”, racontre Bertrand Pérot. Seul (petit) bémol, tous les points de vente de l’enseigne n’en sont pas équipés. Uniquement ceux dont la taille le permet, soit 11 magasins sur les 19 que compte l’entreprise. Mais désormais, chaque nouveau magasin qui ouvre ses portes est équipé d’un drive.
En outre, l’enseigne vient de déployer la livraison à domicile auprès de 6 de ses magasins, pour coller encore davantage aux attentes de ses clients. Si pour l’heure, l’activité Web ne pèse pas lourd dans le chiffre d’affaires global de l’entreprise, dans certains magasins, comme celui installé à Clermont-Ferrand, elle peut tout de même atteindre jusqu’à 10%. “Mais c’est exceptionnel, et lié au contexte du Covid-19”, reconnait Bertrand Pérot. Il sait néanmoins que c’est une tendance qui va continuer à prendre de l’ampleur, et entend donc bien, ne pas louper le coche. Les distributeurs bio spécialisés en pointe sur le sujet forment un club très restreint, dont le nombre de membres peut se compter sur les doigts de la main. Et sur ce point précis du digital, c’est une marque de différenciation forte, qui permet de garder une longueur d’avance sur les enseignes concurrentes.
[CONSO] Les marques propres 100% bio de neuf distributeurs passés à la loupe
Pas ou peu de pesticides
Du cadmium dans les pommes de terre
[ACQUISITION] Carrefour s’offre l’enseigne spécialisée Bioazur

Article publié le 15 octobre
C’est une annonce que personne n’attendait. Tandis que le groupe Carrefour était pleinement engagé dans le processus visant à mettre la main sur le distributeur Bio C’ Bon, il s’est offert au passage l’enseigne installée dans le sud-ouest : Bioazur.
Disposant d’un réseau de 5 magasins situés à Albi, Castres, Rodez, Gaillac et Revel, Bioazur va venir gonfler les rangs des 22 magasins de l’enseigne So.Bio, filiale composée de spécialistes de la bio du groupe Carrefour. « La parfaite complémentarité des enseignes So.bio et Bioazur, en termes d’implantation géographique et de savoir faire, va permettre à Carrefour de poursuivre son ambition stratégique visant à devenir un acteur majeur et reconnu de la distribution Bio spécialisée », a notamment déclaré, Benoît Soury, Directeur Marché Bio Carrefour.
D’ici la fin de l’année 2020, le groupe prévoit d’accroître le parc de magasins sous enseigne So.Bio pour atteindre, au total, 30 points de vente, et un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros (+40% par rapport à 2018). Selon Carrefour, l’opération de rachat de l’enseigne Bioazur sera effective dans les prochaines semaines. Elle illustre aussi un phénomène qui pourrait bien s’intensifier dans les mois à venir, à savoir celui de la concentration des acteurs de la bio en France.
[INTERVIEW] Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing : le bio chez Lidl

Interview publiée le 12 novembre 2020
« Proposer les meilleurs produits bio, aux meilleurs prix », c’est en ces termes que Michel Biero, directeur exécutif achats et marketing chez Lidl, résume l’approche de l’enseigne sur le bio. Lancées sur un rythme de croissance compris entre 25% et 30%, les ventes de produits labellisés « AB » font l’objet d’un réel engouement au sein de la clientèle du distributeur. Sa stratégie sur le bio est dans la droite lignée de celle suivie, plus généralement, par l’enseigne : une offre courte, une grande majorité de produits MDD, et des prix attractifs. En exclusivité pour Plan B(io), Michel Biero, nous détaille sa vision du Bio pour Lidl.
Quand Lidl a commencé à référencer des produits bio dans ses magasins, et quand la bascule vers une offre plus conséquente a-t-elle eu lieu ?
Les premiers produits biologiques ont fait leur apparition en supermarchés en 2010, c’était une banane bio issue du commerce équitable. Mais à vrai dire, nous en jetions plus que nous en vendions. L’accélération sur le bio a eu lieu en 2012, lorsque Lidl a changé de stratégie, en décidant de sortir du hard-discount pour monter en gamme, tout en proposant des produits plus qualitatifs à nos clients comme n’importe quel supermarché. À une différence près : chez Lidl, nous sélectionnons les produits pour proposer les meilleurs dans un assortiment global qui se limite à 1 800 références.
Lidl et le bio, n’est-ce pas un peu contre-intuitif ?
Ça l’était peut-être en 2010, mais pas en 2020. Je ne vois aucun problème, désormais, à comparer Lidl à une enseigne comme Monoprix. Par exemple, notre saucisson « Label Rouge » est exactement le même que celui vendu chez Monoprix, il provient du même salaisonnier. La seule différence, c’est son prix. Monoprix le vend 25 euros le kilo, Lidl le vend 12 euros le kilo. Chaque semaine, 15 millions de clients se rendent dans nos magasins, et nous en comptons 400 000 nouveaux sur la dernière période mesurée par l’institut Kantar (octobre 2020, NDLR). Cette nouvelle clientèle vient aussi chez Lidl car nous sommes montés en gamme, certes avec des marques de distributeurs, mais certainement pas, et jamais, avec des premiers prix, cela n’a jamais existé chez Lidl.
Combien de références bio compte Lidl aujourd’hui dans ses magasins ?
Il y a aujourd’hui en fond de rayons 160 références bio. Cela inclut le frais, le sec et les fruits et légumes, soit environ 10% de notre assortiment global. Ceci étant, en plus de ces 160 produits, nous avons un portefeuille de produits biologiques d’environ 350 références. Notre ADN étant de proposer un assortiment court, il n’y aura jamais 2 000 produits bio dans les rayons de Lidl.
Jusqu’à combien de produits en fond de rayon voulez-vous monter ?
Nous avons un objectif de 200 références en fonds de rayons, mais nous ne voulons et ne pourrons pas aller au-delà de ce nombre de produits, car la surface moyenne des points de vente est de 1 100 m2.
Quels sont vos best-sellers en bio ?
Le numéro un en termes de ventes est la galette de riz nappé de chocolat à marque Lidl. Les autres produits qui se vendent très bien sont le yaourt bio nature, les tagliatelles, le beurre, la mozzarella, le lait, les œufs, la purée de tomates, les bananes, les carottes, ainsi que le pavé de saumon frais.
Le poids du bio dans le chiffre d’affaires de l’enseigne, en France, équivaut-il au poids du bio dans l’assortiment global de produits ?
Nous n’y sommes pas encore. Le poids du bio dans les ventes doit être compris entre 5% et 7%. En revanche, la croissance du bio évolue plus rapidement que celle de l’enseigne alors même que cette dernière est très forte depuis 7 ans. Dans certains rayons, le bio suit en effet une progression de 25% à 30%. Par ailleurs, un client sur 5 qui entre dans nos supermarchés, ressort avec un produit biologique. Et un client acheteur de bio chez Lidl présente un montant de panier moyen quasiment deux fois supérieur à un client acheteur de produits conventionnels. Alors même que nos produits bio ne sont pas deux fois plus chers que nos produits conventionnels.
Estimez-vous être attendu par votre clientèle sur le bio ?
Il y a une réelle demande, et la croissance du bio dans nos magasins le démontre tous les jours. Notre plus grande difficulté, est d’obtenir les volumes que nous désirons, et trouver les fournisseurs pour suivre la demande. C’est le résultat de la production agricole française en bio qui ne s’élève qu’à 8%. J’aimerais bien vendre en été des concombres biologiques produits en France, mais même l’été, je n’arrive pas à en avoir suffisamment pour satisfaire l’ensemble de nos supermarchés. Je veux du Français, mais aujourd’hui il n’y en a pas. À défaut, je propose des concombres bio espagnols. Bien ou pas, je ne rentrerai pas dans ce débat, néanmoins, c’est une réponse à une demande. Le jour où l’agriculture française sera capable de proposer des volumes importants de concombres bio, je m’engage devant vous à les acheter, immédiatement, et cela, peu importe la différence de prix entre le concombre bio français et le concombre bio espagnol.
De quelle manière l’offre bio est-elle valorisée dans vos magasins ?
Les 160 références qui composent le fond de rayon sont toujours implantées au même endroit : à l’entrée du magasin en face des fruits et légumes. S’agissant des 350 références, elles sont positionnées au fond du point de vente, au sein de l’îlot dédié aux « produits éphémères ». Il faut savoir en effet que ces 350 références sont travaillées tout au long de l’année au cours de la première semaine de chaque mois. Autrement dit, 12 semaines par an, nous achetons un volume donné de produits auprès de nos fournisseurs, que nous injectons mensuellement dans nos supermarchés, lors de la première semaine.
Pourquoi précisément la première semaine de chaque mois ?
Tout simplement parce que c’est le moment où les salaires tombent, et où les gens ont plus d’argent. Or, le bio, même chez Lidl, est un peu plus cher que le conventionnel.
Outre votre assortiment court, Lidl se démarque des autres distributeurs par une MDD qui représente 90% de son offre. Est-ce le même schéma pour le bio ?
Évidemment, c’est même encore plus sur le bio. Notre unique marque nationale en bio, c’est Bjorg, et nous devons avoir 4 références sous cette marque, sur les 160 qui compose le fond de rayon.
Pour séduire de nouveaux clients, le bio peut-il s’inscrire dans une logique de « coups commerciaux » dont Lidl s’est fait une spécialité ?
Non, les consommateurs qui connaissent bien Lidl savent qu’ils y trouvent le meilleur rapport qualité/prix. C’est facile de vendre du lait toute l’année à 1,50 euros le litre et de le brader trois fois par an à 50 centimes pour attirer des clients. Mais d’abord, c’est néfaste pour les éleveurs qui ne parviennent pas à en vivre. Et pour les consommateurs, cela donne l’impression que l’enseigne réalise une grosse marge toute l’année si elle est par ailleurs capable de le vendre à 50 centimes d’euros. Évidemment, sur le moment, il peut y avoir un effet de déplacements de nombreux clients. C’est ce qu’il s’est passé chez Intermarché avec le Nutella, mais il n’est pas certain que l’enseigne ait été très fière des scène d’émeutes auxquels nous avons assisté sur les réseaux sociaux. Aussi, ce n’est pas parce que je vends du lait moins cher, que les clients vont en boire deux fois plus, juste pour profiter de la promotion. C’est un faux débat. Personne ne boit plus de lait en raison de promotions sur le lait. Ce sont les raisons pour lesquelles nous ne ferons pas de coups commerciaux ou de promotions de ce type avec le bio. Notre philosophe est de vendre le meilleur produit au juste prix, en serrant les marges grâce à des coûts de structure peu élevés. Mais vendre peu cher ne signifie pas acheter peu cher, et peut aussi rimer avec une bonne rémunération des paysans. Chez Lidl, nous voulons donner la possibilité au plus grand nombre d’accéder au bio, et nous avons prouvé que les marges sur le bio peuvent être moindres que dans le conventionnel. Tandis que je vends plus cher les produits bio que les conventionnels, parce qu’ils sont plus chers à l’achat, j’ai décidé de gagner moins d’argent sur le bio que sur le conventionnel.
Niel, Zouari, Pigasse : l'étonnante alliance qui peut donner naissance à un champion du bio

Article publié le 03 décembre 2020
Un trio inattendu mais une ambition commune : bâtir un nouvel acteur européen majeur dans la production et la distribution de biens de consommation durables. Xavier Niel, co-fondateur du groupe Iliad (Free), actionnaire majoritaire du quotidien Le Monde, s’est associé avec Matthieu Pigasse, ex-banquier d’affaires chez Lazard, passé en septembre dernier chez Centerview Partners, et Moez-Alexandre Zouari, entrepreneur, spécialiste de la distribution alimentaire, tous trois associés, ont annoncé le 30 novembre, la création de la société 2MX Organic.
‘2MX’ reprend la première lettre de leurs trois prénoms : Moez, Matthieu, Xavier. Si pour l’heure il ne s’agit que d’une coquille vide, l’entreprise a lancé une levée de fonds en bourse (Paris, Euronext), pour un montant estimé entre 250 et 300 millions d’euros. Pour cela, le trio mise sur un véhicule d’acquisition dit SPAC qui consiste pour les investisseurs, d’une certaine manière, à signer un chèque en blanc aux fondateurs.
Un pari réussi, puisqu’ils ont annoncé quelques jours après, le succès de l’introduction en bourse de 2MX Organic, pour un montant de 300 millions d’euros, soit la tranche haute de ce qu’espérait lever le trio à la création de l’entreprise. L’objectif de cette levée de fonds : réaliser des acquisitions stratégiques sur le secteur de la consommation responsable.
Quant au montant du premier achat, qui devrait intervenir au cours du premier trimestre 2021, il pourra s’élever autour 2 milliards d’euros, ce qui laisse une marge de manœuvre suffisante aux associés pour s’offrir une voir plusieurs belles entreprises. « L’histoire ne fait que commencer, d’autres suivront, avec l’ambition partagée de répondre toujours mieux aux attentes des consommateurs européens» , a notamment déclaré Matthieu Pigasse à l’occasion de la levée de fonds.
Acteur de la distribution ou de la production
Pour plaire à 2MX Organic, les sociétés ciblées devront présenter une forte responsabilité sociale et environnementale, et opérer en production et/ou en distribution. « Elles s’inscrivent également dans une dynamique de consommation de proximité. Elles offrent des alternatives différenciantes aux consommateurs qui cherchent à donner du sens à leurs achats. Ces sociétés sont solidement implantées localement dans les pays dans lesquelles elles opèrent. Elles ont un fort potentiel de développement. La dynamique de développement sera évidemment nourrie par de la croissance organique et externe dans un marché aujourd’hui très fragmenté. L’intégration verticale contribuera également à la robustesse du modèle », précisent les trois associés dans un communiqué commun.
Au cours des prochaines semaines, il y a fort à parier que les spéculations aillent bon train, au risque de se perdre en conjectures ? L’enseigne Grand Frais a notamment déjà été évoquée comme une cible potentielle de 2MX Organic, elle pourrait présenter un certain nombre de critères en phase avec la philosophie qui anime le trio d’hommes d’affaires nouvellement formé. L’aspect “bio” en moins.
Une réponse aux bouleversements de consommation
Selon ses créateurs, 2MX Organic est le fruit d’une vision partagée, reposant sur la nécessité de répondre aux bouleversements que connaissent les pays européens en matière de consommation. « Les consommateurs sont en recherche de qualité, de durabilité et de traçabilité. Nombreux sont ceux qui portent maintenant une attention particulière aux conditions et à la localisation des productions de bien de consommation. Par exemple, les produits locaux, sains, et respectueux du bien-être animal sont privilégiés dans le cadre de notre alimentation », ont-ils souligné.
Si le concept de consommation responsable pourrait paraître un peu flou, un simple détour par le site Internet de l’entreprise permet de se faire une idée plus précise du marché visé. Présentant le projet de l’entreprise et sa gouvernance, la plateforme comprend aussi une rubrique « marché ». Au sein de celle-ci, les principaux chiffres clés du marché de la bio en France et en Europe. C’est donc bien sur le créneau de la bio, que 2MX Organic pourrait se positionner rapidement. « Nous allons consolider un secteur, nous allons inventer la distribution de demain », a notamment déclaré par voie de presse Xavier Niel.
Après l’écueil Bio C’ Bon, le rebond de Moez-Alexandre Zouari
A ce stade, il faut rappeler que parmi les trois associés, Alexandre-Moez Zouari prend la direction générale de la société. Principal franchisé de Casino, actionnaire de référence de Picard, à la tête de près de 1 500 points de vente en France (dont des Monoprix, Monop’ et Franprix), il s’est illustré au printemps dernier pour être entré en négociations exclusives avec le distributeur Bio C’Bon, en vue d’une acquisition de ce dernier.
Si l’opération n’a finalement pas tourné en sa faveur, le tribunal ayant en effet tranché en faveur du groupe Carrefour, il semble qu’il n’a pas perdu de temps pour rebondir. Il convient aussi de souligner un autre fait marquant de cette annonce, qui pourrait faire trait d’union avec l’opération manquée du rachat de Bio C’Bon : la présence de Gilles Piquet-Pellorce parmi les membres du conseil d’administration de 2MX Organic. Ce dernier, dont le parcours professionnel s’illustre notamment par ses fonctions de directeur général chez Biocoop entre 2011 et 2017, était pressenti par M.Zouari pour prendre la direction générale de Bio C’Bon, en cas de victoire.
Parmi les autres membres du conseil d’administration, on trouve par ailleurs Cécile Cabanis (bientôt ex-directrice financière du groupe Danone), Rachel Delacour (co-présidente de France Digitale pendant deux années, et fondatrice de plusieurs startups), et Anne le Lorier (ancien sous-gouverneur à la banque de France). Un spectre de compétences larges, à la fois dans la distribution, l’agroalimentaire, la tech et la finance, dont l’alliance pourrait bien être d’une efficacité remarquable.
Xavier Travers devient président de naturéO
Article publié le 17 septembre 2020
L’enseigne spécialisée, qui compte 50 points de vente et un chiffre d’affaires de plus de 130 millions d’euros, a annoncé la nomination de Xavier Travers, au poste de président de La Compagnie Bio & Nature, maison-mère de la chaine de magasins naturéO.
Âgé de 43 ans, Xavier Travers succède ainsi à son père, Hervé Travers, qui a fondé l’entreprise il y a 13 ans. Après avoir ouvert son premier magasin à Chartres en 2007, Xavier Travers a dirigé et développé la société pendant au 11 ans, en tant que directeur général. Il a été remplacé à ce poste en 2018 par Lilian Corre, lorsque Xavier Travers était nommé vice-président de naturéO.
[INTERVIEW] Charles Pernin, délégué général du SYNABIO

Interview publiée le 26 novembre 2020
Au plus près des acteurs de la bio spécialisée en France, le Syndicat des transformateurs et distributeurs bio (Synabio) dresse un état des lieux de la manière dont les professionnels du secteur traversent la période de reconfinement, à laquelle la France est confrontée. De l’impact sur les activités en passant par l’appréhension d’une baisse du pouvoir d’achat chez les Français, jusqu’aux négociations commerciales qui ont cours en ce moment, Charles Pernin, délégué général du Synabio, a accepté de nous livrer une vision large des problématiques très actuelles des spécialistes de la bio.
De quelle manière les entreprises de la bio traversent-elles ce deuxième confinement ? Quel impact a-t-il eu sur leurs activités ?
Ce deuxième confinement n’a pas donné lieu au même pic de consommation auquel nous avions assisté lors du premier, au printemps dernier, car il n’y a pas eu le même effet de ‘ruée’ de la part des Français dans les magasins alimentaires. Le pic d’activité est donc moindre pour les fabricants. Par ailleurs, des reports de lancement d’innovations ou de promotions nous ont été signalés, comme lors du premier confinement. Et quant aux entreprises de la bio qui fournissent la restauration commerciale, en plein ralentissement, elles sont malheureusement très impactées. Celles qui opèrent à la fois sur une activité de restauration et de consommation grand public peuvent parvenir à compenser les pertes, car les gens consomment davantage à la maison, mais pour les autres, c’est plus compliqué.
Les acteurs de la bio ont-ils malgré tout rencontré des difficultés ?
Les professionnels du secteur ont appris du premier confinement. A l’arrivée du deuxième, il y avait un goût de ‘déjà-vu’. Nous avons l’impression qu’il n’y a pas eu d’écueils de même nature que lors du premier confinement. Par la suite, ce qui va arriver, ce sont des changements de long terme : le maintien des gestes barrières en entreprises, la place du télétravail et toutes les questions que cela implique sur la cohésion des équipes. Les entreprises vont vivre avec ces changements-là, ce qui va poser des questions sur la relation au travail. Cela vaut dans la bio comme dans les autres secteurs d’activité.
Quelles raisons peuvent expliquer que les magasins bio n’aient pas connu le même pic de fréquentation qu’à l’occasion du premier confinement ?
D’abord, contrairement au premier confinement, les écoles et les cantines sont restées ouvertes. Par ailleurs, il n’y a pas eu le même phénomène de ‘sur-stockage’ des produits de la part des Français, qui avait profité aux produits bio ainsi qu’aux magasins spécialisés. En mars-avril, le commerce alimentaire dans son ensemble avait sur-performé, et cette accélération était encore plus forte dans les magasins de proximité et les magasins biologiques. Parmi les explications, l’image santé des produits bio, qui répondent à des attentes de réassurance par rapport aux inquiétudes des Français. Cette fois, nous avons l’impression que cet effet est moins marqué. Nous pouvons aussi imaginer que les consommateurs anticipent l’impact à long terme de la crise, sur le pouvoir d’achat notamment, ce qui impliquerait un comportement plus attentif sur la consommation, dont les dépenses alimentaires. Or, la bio, compte tenu de son positionnement prix, est peut-être moins en pointe sur ce sujet que le conventionnel.
Les professionnels de la bio craignent-ils les effets de l’impact de la crise sur le pouvoir d’achat des Français, alors que parallèlement, la guerre des prix est enclenchée parmi les grandes enseignes de la distribution ?
Il est encore un peu trop tôt pour mesurer l’impact réel de la crise sur le pouvoir d’achat, mais c’est un point de vigilance particulier pour nos adhérents. Pour l’heure, nous n’observons pas de répercussions d’une baisse du pouvoir d’achat sur la consommation de produits bio.
Mais c’est un élément qui reste dans l’esprit des acteurs de la bio…
Bien sûr, tout le monde s’attend à un impact fort de la crise sur le niveau de vie, sur le budget des ménages avec un impact psychologique sur les Français qui peut les amener à vouloir maîtriser encore plus leur budget alimentaire. Lors de la crise financière de 2008, la bio avait ralenti sa progression, puis était revenue à un rythme de développement à deux chiffres deux ou trois ans plus tard. Il n’est donc pas impossible que la bio rentre dans une période de ralentissement de sa croissance, mais dont l’ampleur est pour le moment inconnue. Les professionnels de la bio pensent néanmoins qu’il y a une tendance de fond autour de la bio qui va continuer à porter le secteur, car elle s’inscrit dans des attentes sociétales à long terme : la santé, l’environnement, la relation aux filières, ou encore l’ancrage dans les territoires… Ces attentes vont prendre de plus en plus d’importance.
Avec de tels indicateurs au vert, comment traverser l’épreuve de la baisse annoncée du pouvoir d’achat ?
Ce qui est important, c’est la stratégie des acteurs de la bio à moyen et long terme. Qu’il s’agisse des industriels ou des distributeurs, les acteurs spécialisés font le choix de la bio dans la durée, et font le pari que les moteurs de consommation sur lesquels elle s’appuie s’avéreront être les bons. La question, désormais, est de savoir comment nous franchirons ce cap de la crise, et quelle sera l’ampleur du choc économique. On peut aussi imaginer qu’une partie des consommateurs bio, dans des circonstances d’incertitude, décident de sanctuariser l’alimentation. Si l’on dit souvent que lorsque ça va mal économiquement, les ménages sacrifient l’alimentation, nous pouvons aussi considérer que les gens qui font le choix de consommer bio raisonneront à l’inverse. Leur profil de consommation démontre que l’alimentation tient une place importante pour eux. Et lorsqu’il y a des difficultés, ce n’est pas sur l’alimentation qu’ils vont rogner en premier.
Les négociations commerciales entre distributeurs et industriels ont débuté, et le Synabio a été auditionné sur le sujet. Comment évoluent-elles ?
Nous avons été auditionnés sur ce sujet par l’Assemblée nationale l’an passé, et cette année par Serge Papin (ex-pdg de Système U, missionné par le ministre de l’Agriculture comme médiateur dans le cadre des négociations commerciales, NDLR). S’agissant de la question des négociations commerciales, notre préoccupation porte sur l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché bio. Tant au niveau de la grande distribution que de l’agroalimentaire, avec des multinationales qui se positionnent de plus en plus sur la bio. La bio n’est plus un marché de niche, elle se développe et c’est une très bonne nouvelle pour la planète ! En contrepartie, le paysage devient de plus en plus concurrentiel avec un risque majeur : celui de la guerre des prix. La crise liée au Covid-19 risque d’accélérer cette guerre des prix, et pour nous, l’enjeu est de parvenir à créer un équilibre à la fois dans la création et le partage de la valeur. Il faut éviter que les filières bio se trouvent entraînées dans les mêmes spirales de déflation que les filières conventionnelles. Il s’agit d’installer un modèle de développement qui préserve les acquis de la bio, permette de faire vivre des agriculteurs, des PME, des territoires en produisant une alimentation de qualité. Il faut que le développement de la bio soit cohérent avec les valeurs qui l’ont fondé, et c’est ce que nous voulons protéger.
Le bio chez Casino en 6 chiffres clés
- 1,1 milliard d’euros de chiffre d’affaires réalisé en 2019, soit 8,7 % du chiffre d’affaires France
- La croissance du bio dans le groupe s’établit à 15% en 2019
- 2 300 produits bio alimentaires à marque propre : c’est 24% de plus par rapport à 2018 (Monoprix Bio, Casino Bio, Franprix Bio)
- 22 600 produits bio alimentaires à marque propre et à marque nationale, soit une progression de 14% par rapport à 2018
- Développement de Naturalia avec 19 ouvertures en 2019, et forte croissance de 11,7 %.
- Le bio représente désormais près de 14 % du chiffre d’affaires de Monoprix.
[E-COMMERCE] Biocoop dévoile officiellement son site marchand
Une expérience fluide et cohérente
4 000 produits et un panier moyen de 47 euros
INDUSTRIE
Le groupe Léa Nature met la main sur Famille Mary

Article publié le 26 novembre
Une page se tourne pour l’entreprise familiale, qui fêtera ses 100 ans l’an prochain, reconnue pour ses produits naturels et biologiques issus de la ruche : Famille Mary. La société vient en effet d’être rachetée à hauteur de 94% de son capital, par le groupe spécialisé dans les produits bio, Compagnie Léa Nature, qui compte parmi ses marques phare Jardin Bio et So’Bio Etic, et dont le chiffre d’affaires devrait atteindre 500 millions d’euros en 2020. L’opération, dont le montant n’a pas été révélé, prévoit que 6% du capital de Famille Mary reste aux mains des cadres dirigeants de l’entreprise. Evoquant une transmission plus qu’une cession, le dirigeant de Famille Mary, Benoît Mary, « a souhaité après 20 années d’engagement, transmettre l’entreprise familiale à Charles Kloboukoff, président-fondateur de Compagnie Léa Nature, afin d’assurer la pérennité et le développement de son entreprise ».
Une réseau de 100 apiculteurs français et européens
Basée dans le Maine et Loire (à Saint André de la Marche), Famille Mary s’appuie sur un réseau de 100 apiculteurs partenaires en France et en Europe, pour un total de 700 ruches. Elle compte 250 000 clients, qu’elle adresse à travers 4 marques différentes : Famille Mary – dont 77% des références sont biologiques-, Abellie (dermo-cosmétique), Hedene (destinée aux réseaux d’épicerie fine, à l’export et à l’enseigne Monoprix) et Ma Ruche Bio, marque distribuée dans les réseaux de magasins bio spécialisés. Par ailleurs, Famille Mary possède son propre réseau de distribution qui compte trente points de vente en France, ainsi que d’un site marchand, qui a notamment connu une augmentation de ses ventes de 300% au cours du premier confinement, au printemps dernier. Quant à ses produits de la ruche, ils sont composés d’incontournables tels que le miel, la propolis, ou encore la gelée royale et le pollen. Parmi les particularités de l’entreprise, elle se revendique notamment comme étant à l’origine de la gelée royale en France, et dispose, par ailleurs, de son propre laboratoire pour analyser l’origine florale des pollens.
Valoriser une apiculture plus écologique
Famille Mary se veut engagée dans la préservation de la planète, et la sauvegarde des abeilles, un point sur lequel elle se présente comme étant en symbiose avec le groupe Léa Nature. Elle reverse notamment 1% de ses ventes à l’Union nationale des apiculteurs de France (Unaf) pour la sauvegarde des abeilles, et le soutien à la filière apicole. Pour Charles Kloboukoff, président fondateur de Léa Nature, « L’entreprise familiale Famille Mary est très attachée au soutien d’une apiculture plus écologique, avec une part de bio désormais largement majoritaire, un virage qu’ont su prendre Benoît (Mary) et ses équipes. C’est avec une admiration certaine, pour le travail en profondeur et de qualité mené par les équipes Famille Mary depuis 3 générations, que nous abordons ce nouveau chapitre de notre développement commun ». Les 125 salariés de famille Mary viendront ainsi gonfler les rangs des quelque 1 780 collaborateurs que compte Léa Nature.
[INTERVIEW] Wessanen s'offre Danival

En combien de temps l’opération a-t-elle été bouclée et quel en est le montant ?
Qu’est-ce qui vous a séduit chez Danival ?
Pouvez-vous nous en dire davantage à propos de cet intérêt stratégique ?
Pourrait-il y avoir des synergies entre Danival et d’autres marques du groupe comme Bonneterre par exemple ?
Il ne faut donc pas s’attendre à voir des plats préparés sous marque Bonneterre arriver en magasins bio ?
Qui va piloter Danival au sein du groupe, et les équipes basées à Andiran sont-elles amenées à bouger ?
[VRAC] Bioday à la conquête des GMS

Article publié le 22 octobre 2020
De Casino en passant par E.Leclerc, Intermarché, Auchan, jusqu’aux groupes Carrefour et même Amazon, tous les poids lourds de la grande distribution ou presque commercialisent les produits de la marque Bioday. Commercialisée par Pronatura – propriété du groupe Organic Alliance -, la marque Bioday est un spécialiste des fruits secs en vrac et en sachets, dont le catalogue produits compte plus de 101 références. En pleine expansion, la marque enregistre entre 2019 et 2020 (à fin septembre), une croissance de plus de 50% de son chiffre d’affaires, à propos duquel l’entreprise ne communique toutefois pas.
Le choix de Bioday de commercialiser ses produits auprès de la grande distribution est éminemment stratégique. En France, le marché du vrac est estimé à 1,2 milliard d’euros (+40%) et les GSA concentrent environ 50% des ventes, quand les spécialistes bio en captent 45%, et les magasins spécialisés dans le vrac, 5%. Bioday fait le pari du développement continu des ventes de vrac au sein des grandes enseignes de la distribution généraliste. Mais aussi sur l’appétence croissante des Français pour les produits économes en emballages plastique. « Notre ambition est d’être une marque accessible pour le plus grand nombre », précise Karine Lecomte, directrice marketing, communication et transformation digitale chez Organic Alliance.
Si les ventes de produits en vrac ont subi un coup de frein durant la période du confinement, l’activité de Bioday en a peu pâti. Réparties entre les produits vendus en sachets d’une part et en vrac d’autre part, les ventes de l’entreprise se sont même rééquilibrées entre les deux formats : désormais chacun pèse pour environ 50% des ventes de Bioday, tandis qu’un an plus tôt, les ventes de fruits secs en sachets représentaient encore 65% du chiffre d’affaires contre 35% pour le vrac. Au-delà de considérations conjoncturelles, c’est aussi le choix de Bioday de privilégier la voie du vrac. Sa maison-mère, Organic Alliance, a fait de la réduction des emballages l’un des trois piliers majeurs de son projet « Ambition 2025 », qui dessine la feuille de route du groupe pour les années à venir.
Les emballages en plastique dans le viseur
Dans la droite lignée de cette stratégie, Bioday a alors décidé d’innover, et après un an de travail avec ses fournisseurs, déploiera en novembre prochain des nouveaux emballages pour ses fruits secs vendus en sachet. Exit le plastique, et place à un emballage papier, recyclable par la filière papier. Seule une petite fenêtre plastique apposée sur l’emballage permettra aux clients de considérer l’aspect des produits avant de les acheter. « Les consommateurs sont très vigilants quant à l’impact environnemental de l’emballage. Nous voulions apporter une réponse à cette préoccupation », explique Karine Lecomte.
Du côté de son offre de produits en vrac, Bioday a récemment étoffé son catalogue avec des légumineuses, des pâtes, du riz ou encore du café. « C’était une vraie demande de la part de nos partenaires distributeurs », confie Karine Lecomte. Dont acte. 100% bio, la marque segmente aujourd’hui son offre globale autour de quatre gammes : cuisine, santé, énergie, et apéritif. Son objectif est de couvrir tous les moments de la journée et tous les besoins de la famille. Un but qui, pour le moment, semble réussir à l’entreprise qui est désormais distribuée dans près de 250 points de vente à travers toute la France.
Wessanen (Bjorg, Bonneterre, Danival) devient Ecotone, et réaffirme sa mission

Article publié le 12 novembre 2020
Le groupe Wessanen, propriétaire des marques Bjorg, Bonneterre, Danival, Alter Eco ou encore Clipper, veut réaffirmer sa mission et à cette occasion, se dote d’une nouvelle identité. L’entreprise, dont le chiffre d’affaire devrait avoisiner les 670 millions d’euros en fin d’année, a opté pour “Ecotone”. Un nom riche de sens puisque le terme illustre une zone de transition écologique entre deux écosystèmes. A travers cette initiative, l’acteur majeur de la bio en France et en Europe, espère incarner sa nouvelle mission, à savoir, nourrir la biodiversité. « Chaque jour, la biodiversité perd un peu plus de sa richesse. L’agriculture intensive et un régime alimentaire standardisé et fortement carné sont les causes principales de l’appauvrissement de l’environnement et de l’alimentation, et de la fragilisation de la santé des consommateurs. Wessanen contribue à construire à son échelle un modèle alimentaire alternatif en France et en Europe, fondé sur l’alimentation végétale et biologique », a précisé le groupe, dans un communiqué. Cette stratégie, l’entreprise en a fait le cœur de sa philosophie et entend l’inscrire dans le cadre d’un statut d’entreprise à mission en France. Ainsi, l’entreprise s’engage d’ici 2030 à :
● Continuer à développer la bio et les produits végétaux en portant à 95% la part de son chiffre d’affaires généré par les produits végétaux et 90% par la bio, préservant par essence la biodiversité.
● S’opposer à la standardisation et proposer deux tiers de produits ne contenant aucune des 9 espèces végétales sur lesquelles repose aujourd’hui deux tiers de l’alimentation (blé, riz, maïs, soja, huile de palme, etc.).
● Tripler les volumes des matières premières stratégiques cultivées avec des pratiques exemplaires dépassant le cahier des charges “AB”, pour faire grandir la biodiversité dans les champs (développement d’infrastructures agro-écologiques, sols sous couverts, rotation longue des cultures).
Une relocalisation en France
Par ailleurs, à l’occasion de son changement de nom, l’entreprise va relocaliser en France son siège social néerlandais, dans les locaux de La Ruche – à Saint-Genis-Laval, à deux pas de Lyon -, au siège de la société Bjorg, Bonneterre et Cie. De fait, 20 salariés sont rapatriés en France, ce qui porte les effectifs à 350 sur le site de la Ruche.
[COSMETIQUE] Lamazuna se développe tous azimuts

Article publié le 08 octobre 2020
Soin des cheveux, du visage, du corps, des dents, protection intime… la marque spécialisée dans la cosmétique écologique et éthique vendue en magasins bio et en parapharmacies, Lamazuna, n’a eu de cesse de se développer depuis sa création, il y a 10 ans. Sur un marché estimé à plus de 900 millions d’euros par l’association Cosmebio, la marque veut aujourd’hui aller plus loin dans son développement, et s’apprête à sortir des salles de bains pour investir le reste de la maison. « Nos nouveautés sont conçues de manière à ne pas créer de nouveaux besoins », précise Laëtitia Van de Walle, fondatrice de Lamazuna.
De fait, la marque s’est concentrée sur des types de produits existants déjà dans le commerce. Seront ainsi commercialisés au premier semestre 2021 des produits de nettoyage : un pain de vaisselle, un nettoyant pour les sols, et un détachant solide pour le linge. Parallèlement, Lamazuna va déployer une toute nouvelle gamme de produits destinée à une cible qu’elle n’adressait pas jusqu’à présent : les adolescents. Elle a donc créée une nouvelle marque baptisée « Kisupu ». Un nom audacieux, qui mise ostensiblement sur l’humour des jeunes.
Au total, neuf références seront déployées, comprenant des déodorants, des dentifrices à croquer et des nettoyants pour le visage. Fidèle à sa stratégie initiale, ces nouveaux produits sont destinés à être vendus au sein des réseaux de magasins spécialisés. Et si une part majoritaire de son chiffre d’affaires, qui s’élève à 10 millions d’euros pour l’exercice 2019 clôturé en mars 2020, provient aujourd’hui du circuit des spécialistes, l’entreprise ne délaisse pas pour autant la grande distribution, puisqu’elle a lancé cette année, une marque dédiée : The Green Emporium.
Un prix moins élevé et des formules repensées
The Green Emporium est distribuée au sein de plusieurs enseignes dont Auchan à l’échelle nationale, mais aussi dans 30 points de vente E.Lerclerc, chez Système U, et dans les magasins belges de Carrefour. Vendus en moyenne 10% moins chers que les produits sous marque Lamazuna, ils sont aussi différents dans leur composition. « Nous avons procédé à une reformulation complète de la gamme, car nous ne voulions pas nous appuyer sur les mêmes matières premières, confie Laëtitia Van de Walle. Nous avons changé nos huiles, nos argiles et quelques produits synthétiques sont utilisés. Les produits proposés ont des parfums plus intenses, mais dont la longévité est moins importante ».
Au sein de l’entreprise, c’est le département innovation qui se charge du développement des quelque 80 références disponibles sous les marques The Green Emporium (30 références) et Lamazuna (50 références). Au total, 11 personnes s’affairent à concevoir de nouvelles compositions. Et avant de lancer une nouveauté, il faut en moyenne une année de travail aux personnes dédiées, pour parfaire une formule. Loin d’être à court de projets, Lamazuna mise aussi sur un autre axe de développement : l’international.
L’Allemagne, marché numéro un à l’international
Aujourd’hui, 70% de son chiffe d’affaires est réalisé en France, mais l’international pèse pour 30% et continue de progresser. Au global, Lamazuna est distribuée dans 31 pays et compte 1 500 revendeurs à l’étranger et 3000 en France. Le top 3 est composé de l’Allemagne, dont les ventes pèsent pour un million d’euros, l’Italie, puis l’Espagne. Par ailleurs, en dépit de relations commerciales marquées par le contexte du Brexit, le Royaume-Uni connaît une rapide progression. Il faut dire que Lamazuna est parvenue à séduire les enseignes Planet Organic et la chaîne américaine Whole Foods Market. Une performance notable pour cette entreprise qui multiplie par deux son chiffre d’affaires tous les ans, et qui ne comptait que 11 salariés il y a deux ans, lorsqu’elle a décidé de prendre ses quartiers à Marches, un petit village de la Drôme de 850 habitants, qui doit désormais compter avec les 75 salariés de Lamazuna.
[MARKETING] Bjorg engage une refonte de ses packagings et affiche le Nutri-score

Pour ses 50 ans, Moulin des Moines remodèle son logo

Article publié le 24 septembre 2020
Un cinquantième anniversaire qui restera probablement dans les annales de l’entreprise, tant l’année 2020 aura été exceptionnelle à bien des égards. Cette année, elle a complètement remodelé son logo, plus moderne mais qui n’en n’oublie pas pour autant de reprendre les points d’ancrage de la marque : la tour du Moulin, un épis d’épeautre et une meule de pierre. « Les premiers emballages arborant le nouveau logo apparaitront au fil de l’année 2021 sur l’ensemble de nos produits », précise Christophe de Saint Pierre, directeur commercial de Moulin des Moines.
La société alsacienne fait partie des marques emblématiques, et pionnières, de la bio spécialisée. La production du Moulin, qui a contribué à (re)donner ses lettres de noblesse à l’épeautre et au petit-épeautre, ne se limite pas aux farines, elle comprend aussi une pléiade d’autres produits tels que les céréales, les pâtes, galettes, biscuits salés et sucrés, le chocolat, jusqu’à l’eau avec la marque Celtic. Au total, elle revendique un catalogue de plus de 2 000 références, et une dizaine de marques différentes dont Naturaline destinée à la GMS.
65 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2020
Pendant la période de confinement relative à la Covid-19, Moulin des Moines a dû faire face à une explosion de son activité de meunerie, de 50%, les farines ayant fait partie des produits “en tension” au cours de cette période.
Dans le même temps, du fait de la fermeture de ces commerces, toute son activité liée aux cafés, hôtels et restaurants (CHR) a été réduite à néant. « L’activité est en train d’atterrir en ce moment, par ailleurs, qu’il s’agisse des collectivités ou de l’activité CHR, il y a une reprise mais qui n’est pas encore totale », note Christophe de Saint Pierre, qui se veut tout de même confiant pour la période qui s’ouvre sur les fêtes de fin d’année.
En 2019, l’entreprise a généré un chiffre d’affaires de 60 millions d’euros et anticipe une année 2020 à environ 65 millions d’euros. Si l’essentiel de ses ventes est concentré en France, elle tire 10% de ses revenus de l’international.
Sésame contaminé : un tiers des produits rappelés sont biologiques
Article publié le 26 novembre
C’est un rappel de produits de très grande envergure. La répression des fraudes (DGCCRF) a publié une liste de plus de 1 200 lots de produits alimentaires, faisant l’objet d’un rappel ou d’un retrait des rayons des magasins alimentaires. Leur point commun ? Tous contiennent du sésame sur lequel a été détecté la présence de résidus d’oxyde d’éthylène, dans une teneur supérieure à la limite maximum réglementaire.
Comme l’explique la société spécialisée dans les analyses alimentaires, Eurofins, « Par ses propriétés biocides (contre les bactéries et leurs endospores) et fongicides (contre les moisissures et les champignons), ce produit phytosanitaire est utilisé pour la stérilisation de substances que la pasteurisation, ou tout autre process haute température, risquerait d’endommager. Ce mode de stérilisation est ainsi employé pour les herbes aromatiques et pour les épices comme les graines de sésame. Cependant, l’oxyde d’éthylène est une substance cancérigène génotoxique après consommation régulière ». Selon la DGCCRF, le sésame mis en cause provient de différents exportateurs indiens.
Rappel/retrait de 269 références de produits
Dans les produits alimentaires, le sésame est employé sous différentes formes, en graines entières, broyé, ou encore en purée. Il intervient en outre dans la composition d’une grande diversité de produits : il y en a sur les pains à bagels ou à burgers, mais aussi dans certaines barres de céréales, les baguettes, les biscuits, des biscottes, ou encore dans les falafels ou le houmous. Au dernier décompte du magazine 60 millions de Consommateurs, un total de 269 références de produits font l’objet d’un rappel.
Parmi ceux-là, on trouve notamment des produits vendus sous MDD par la quasi totalité des grandes enseignes de la distribution comme Système U, Auchan, Carrefour, Casino, Monoprix, Picard, Lidl, Intermarché, Leader Price, Franprix, ou encore Metro, Aldi et E.Leclerc. Mais aussi par des marques nationales telles que Lindt, les biscottes Roger, Harry’s, ou encore les marques Tanoshi et Cobral. Peut-être plus inquiétant encore, de nombreux produits biologiques se trouvent également parmi les lots faisant l’objet d’un rappel. Au total, on dénombre un peu plus de 450 lots de produits présentant un label bio.
Il y a notamment des produits sous les marques propres des enseignes Naturalia et La Vie Claire, mais aussi les MDD U Bio et Bio Village (E.Leclerc) et des produits de marques emblématiques vendues en grande distribution telle que Gerblé, Bjorg, Biofournil et Jardin Bio, mais aussi d’autres commercialisées en magasins spécialisés comme l’Angelus, Markal, Moulin des Moines ou encore Priméal. Il n’est pas exclu que d’autres marques viennent gonfler cette liste, puisque le document publié par la DGCCRF contenant les produits et les marques concernés, fait l’objet d’une mise à jour régulière.
Si cette affaire prend de l’ampleur depuis plusieurs jours déjà, elle n’est pourtant pas tout à fait récente. En effet, les autorités sanitaires françaises ont été informées au début du mois de septembre dernier de la présence d’oxyde d’éthylène sur du sésame importé. Ce sont leurs homologues belges via le RASFF (un outil d’alerte de l’union européenne, crée en 1979, permettant de signaler les problèmes relatifs aux produits agroalimentaires aux différentes États membres), qui les ont alertés.
La France n’est donc pas le seul pays concerné puisque des rappels ont également lieu en Irlande, en Belgique, au Luxembourg, et en Allemagne. Outre le rappel/retrait des produits touchés par l’oxyde d’éthylène, la DGCCRF a annoncé un renforcement des contrôles à l’importation. Ce type de mesure permet notamment d’imposer un contrôle documentaire systématique à l’entrée sur le territoire de l’UE et de fixer une fréquence de contrôles d’identité et physiques sur des produits spécifiques, en l’occurrence le sésame.
Nespresso lance un café bio destiné au grand public
Article publié le 10 septembre 2020
Après avoir lancé un café bio à destination des professionnels (entreprises, restaurateurs) en début d’année 2020, la marque de café a décidé d’étendre un peu plus son champ d’action en lançant la commercialisation de sa référence « Peru Organic » auprès des particuliers. Pour ce premier café certifié biologique selon la réglementation européenne, Nespresso a opté pour un arabica cultivé au nord-est du Pérou, dans le district de Huabal, « une zone très difficile d’accès de la province de Jaén dans la région de Cajamarca. Cultivés à une altitude comprise entre 1 600 et 2 100 mètres, les caféiers évoluent dans un climat subtropical de montagne, caractérisé par un taux d’humidité élevé », précise l’entreprise dans un communiqué. Sur cette localité, « plus de 1 500 producteurs dont les fermes disposent de terres de moins d’un hectare, récoltent les cerises de ce café à la main, pour les faire sécher dans leur propre arrière-cour ». La marque envisage, par ailleurs, d’accroître le nombre de producteurs partenaires dans cette région.
Des méthodes agricoles durables pour vendre le café plus cher
Le café Peru Organic, comme une majorité des cafés Nespresso, s’inscrit dans le cadre du programme Nespresso AAA pour une Qualité Durable. Un programme d’approvisionnement qui rassemble aujourd’hui plus de 110 000 producteurs de café dans 14 pays et qui prévoit la formation des fermiers à des pratiques agricoles durables.
Cela inclut des règles strictes sur l’utilisation de l’eau et la limitation des intrants de synthèse au sein des plantations, sur la plantation d’arbres au coeur des exploitations pour améliorer la qualité des sols, de la biodiversité et du café etc. « Ces méthodes agricoles durables permettent aux grains de café vert récoltés d’être de meilleure qualité, et donc d’être vendus plus cher », indique la marque. Par conséquent, Nespresso affirme payer le café de ses producteurs partenaires entre 30 et 40% plus cher que les prix du marché. Pour développer ses cafés certifiés biologiques, Nespresso revendique une approche qui consiste à amener ses producteurs de café partenaires vers des pratiques agricoles biologiques de façon progressive, et plus durable afin de continuer à s’approvisionner auprès d’eux.
[MARKETING] Jardin Bio devient Jardin Bio Etic et accélère sur l'origine France

Article publié le 09 juillet 2020
La marque alimentaire bio, propriété du groupe Léa Nature, change de nom et en profite pour renforcer ses engagements – 50 au total – en faveur d’une alimentation biologique plus exigeante. Désormais, Jardin Bio s’appelle Jardin Bio Étic. « Étic est un acronyme d’Entreprise citoyenne engagée pour le développement des Territoires et filières biologiques, au bénéfice de l’Innocuité, de la santé et de la nutrition des consommateurs, tout en préservant le Climat et la biodiversité », détaille l’entreprise.
Ce nouveau nom s’accompagne d’une refonte de l’identité visuelle de la marque. Ainsi, le logo Jardin BiO devient Jardin BiO étic, et l’étiquette affiche désormais la note obtenue par le produit dans le cadre du Nutriscore. Jardin Bio revendique par ailleurs 70% de notes entre A et B. « Ce nouveau graphisme rassemble les valeurs de Jardin BiO en réaffirmant ses engagements sur la face avant des packs ». Afin de soutenir cette initiative, l’entreprise a prévu un plan de communication multicanal sans précédent pour la marque et prévoit ainsi d’accroitre de 50% sa présence dans les médias pour l’année 2021.
Côteaux Nantais change de logo et lance un site marchand

Article publié le 1er octobre 2020
Le spécialiste de l’arboriculture en biodynamie se tourne vers l’avenir. La marque a en effet entièrement remodelé son logo, avec la volonté de réaffirmer ce qui constitue son cœur de métier : la pomme. L’entreprise a conservé les couleurs emblématiques de son histoire : le rouge et le vert. Cette nouvelle entité graphique a vocation à être déclinée sur tous les supports de l’entreprise.
Par ailleurs, Côteaux Nantais vient d’annoncer le lancement son site marchand, positionné comme un complément aux réseaux de distribution spécialisés, au sein desquels la marque est vendue. Purées, confitures et gelées, jus et nectars, cidres et vinaigres… au total, le site se compose de 180 références disponibles à l’achat.
Et dès cette saison, les fruits frais issus de ses vergers cultivés en biodynamie seront également proposés à la livraison. Les Côteaux Nantais veulent encourager les commandes groupées, incitant les particuliers à se regrouper, et offre ainsi la livraison pour toute commande dont le montant est supérieur à 129 euros.
[INTERVIEW] Aurélien Penot, responsable marketing frais, CHARAL

Quelle importance les produits biologiques revêtent-ils pour la marque Charal ?
Comment est structurée votre gamme biologique ?
Comment se comporte-t-elle économiquement ?
Comment les ventes sont-elles réparties entre les steaks hachés et les produits piécées ?
Les steaks hachés concentrent 90% des ventes en volume. Les piecés et autres références représentent les 10 % restants.
Les marques de distributeurs sont très bien implantées sur le segment des steaks hachés bio. Comment faites-vous pour vous démarquer ?
Rencontrez-vous parfois des difficultés d’approvisionnements ?
C’est un enjeu permanent pour notre entreprise : nous travaillons beaucoup à développer et sécuriser nos approvisionnements, pour parvenir à trouver les animaux qui conviennent le mieux à nos exigences de qualité.
Avez-vous constaté une cannibalisation des ventes entre vos produits conventionnels et ceux labellisés « AB » ?
De plus en plus de voix s’élèvent pour dire que l’alimentation humaine doit tendre vers un rééquilibrage de la consommation de produits d’origine animale avec ceux d’origine végétale. Quel regard portez-vous sur le sujet ?
D'aucy veut des produits 100% bio ou issus de l'agroécologie d'ici 2023

Article publié le 22 octobre 2020
Une volonté affichée de contribuer à la transition écologique. D’ici à 2023, la maque bretonne d’aucy s’engage à ce que 100% des cultivateurs de légumes de la marque soient certifiés en agriculture biologique, ou dans le cadre de la Certification Environnementale des Exploitations Agricoles avec la charte d’aucy et le label Haute Valeur Environnemental (HVE).
Aujourd’hui, la marque de la coopérative Eureden – plus de 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires -, revendique plus de 100 producteurs déjà certifiés en agriculture bio. Mais d’aucy n’entend pas uniquement capitaliser sur le label « AB ». « Les solutions doivent naturellement varier en fonction des cultures, du climat, des territoires ou encore des sols », précise l’entreprise. Elle veut donc développer et diffuser de nouvelles pratiques de cultures et de production centrées sur l’agroécologie.
Dans cette philosophie, d’aucy veut que les modes de production de ses cultivateurs prennent en compte différents critères et moyens, tels que le respect de la biodiversité des écosystèmes et de leur habitat, mais aussi le désherbage mécanique, la valorisation des engrais organiques des exploitations, le stockage des eaux de pluies hivernales excédentaires pour une utilisation si nécessaire l’été sur les légumes, etc.
Accompagner progressivement les exploitations vers la certification HVE
Ainsi, les producteurs qui ne seront pas labellisés « AB », seront reconnus par la certification environnementale des exploitations agricoles au niveau 2 ou 3, dans le cadre de la charte d’aucy, afin de les accompagner progressivement vers la Haute Valeur Environnementale. « Notre mission est d’accompagner chacun de nos agriculteurs, quel que soit leur niveau, dans la transition écologique avec des pratiques innovantes, reconnues et performantes. Notre ambition, à terme, est de viser partout où ce sera possible la certification HVE qui est le niveau le plus exigeant », confie Nicolas Facon, directeur général de d’aucy France. « Notre nouvelle charte traduit la feuille de route vers ce label, symbole de l’excellence en matière d’exigence environnementale ».
Certifiée par un organisme indépendant habilité par les pouvoirs publics depuis juillet 2019, la charte d’aucy, qui repose sur les critères de la certification environnementale des exploitations agricoles, permet en effet d’implémenter des pratiques concrètes propres à la certification HVE, telles que l’installation de ruches pour favoriser la biodiversité ou encore la mise en place de techniques alternatives aux traitements par pesticides. A ce jour, l’entreprise revendique 8 exploitations de plein champ certifiée HVE, en Bretagne.
[CONSERVE] La maison-mère de Phare d'Eckmühl déploie son label « Pêche responsable »
Maison Chancerelle, conserverie bretonne propriétaire des marques Phare d’Eckmühl et Connétable, a présenté son nouveau label, « Pêche responsable », pensé et conçu pour être plus exigeant que le label MSC. Celui-ci repose sur quatre piliers : la qualité des produits, la gestion des ressources marines, les exigences sociales et la transparence.
Déjà appliqués à sa politique d’achats depuis 5 ans, les 36 critères qui composent ces piliers font désormais l’objet d’un cahier des charges, évalué par l’organisme de certification Bureau Veritas. L’entreprise basée à Douarnenez, n’entend pas pour autant stopper sa collaboration MSC, estimant qu’il s’agit du seul écolabel reconnu pour les produits de la mer. Elle a d’ailleurs été la première société spécialiste de poissons vendus en conserves à apposer le label. L’an passé, la conserverie Chancerelle a généré un chiffre d’affaires de 157 millions d’euros et à vendu 147 millions de boites.